Les douleurs psychiques sont multiples et induisent un mal-être qu’il faut prendre très au sérieux.

Un écho dans le corps entraine des douleurs physiques qui peuvent persister au long cours. Certains parlent de « mémoire traumatique », à condition de ne pas en constituer un concept mystérieux et fourre-tout ; ainsi, quand un fascia est spamsé : il ne se détend pas de lui-même, ce qui explique cette étonnante « mémoire du corps » et le réveil de « vieilles douleurs » que l’on croyait disparues parce mentalement qu’oubliées.

Les symptômes constituent ces douleurs psychiques, cette souffrance à laquelle il convient de prêter une une attention particulière, une écoute et un accueil attentif.

De nombreuses dénominations et entités nosographiques viennent les désigner : stress, anxiété persistante ou chronique, angoisse, crises de panique, perte de sommeil, boulimie, anorexie, perte de poids, addictions, détresse, tristesse profonde, crise familiale, violences envers soi-même ou autrui, irritabilité, difficultés sexuelles et relationnelles, dépression, traumatismes et stress-post traumatique, etc.

Au delà de ces aperçus, la personne qui souffre dans son mental et son corps est souvent aux prises avec un combat ou une fuite inaboutie contre des pensées, des émotions, des sentiments, des souhaits, des impulsions, des souvenirs, des images, des désirs, des fantasmes, des petites ou grandes voix. La honte, la colère, la tristesse et le dégout encadrent alors l’angoisse et l’insupportable qu’elle condense.

La société parle de burnout(s), personnel, professionnel, parental ou du proche aidant, mais aussi de risques psychosicaux (RPS), de traumatismes, de crises,d’urgences et de détresses pour décrire l’état d’un champ appelé si maladroitement de la « santé mentale ».

Ce qui importe c’est la capacité de chacun à agir en conformité avec l’orientation qu’il souhaite donner à sa vie, sans être entravé par des souffrances et douleurs qui l’immobilisent et qui travaillent à la solde de la pulsion de mort, si bien décrite par Freud.

Pour répondre à ces situations où le temps se fait pressant, il m’est apparu nécessaire de dédier un espace d’accueil spécifique pour permettre aux personnes affectées de renouer avec la vie.

« Se tourner vers elle (la poésie), c’est exiger que le discours cesse. Qu’à la place du discours vienne la parole mariée à son propre secret et soucieuse de son silence. « Que tant de gens, écrit Paul Celan à Nelly Sachs, désertent la parole — leur propre parole tout aussi aisément que celle qui leur est donnée : cela fait partie des choses les plus difficiles de notre temps. » Il suffit d’écouter la télévision ou la radio, d’écouter les professionnels de la parole, d’écouter les professeurs assurés dans leur médiocrité pour en être asphyxié. Il est si rare d’entendre quelqu’un parler pour de bon ». Fabrice Midal

Article coécrit avec Olivier Milhères https://www.oliviermilheres.fr/